En postant des photos et des commentaires sur les sites de partage, les touristes laissent des traces numériques qui permettent d’analyser leurs déplacements : une étude du Département Recherche de l’ESILV montre notamment qu’il existe des parcours de mémoires propres à chaque nationalité.
Il n’existe pas d’informations sur les flux de voyageurs, exceptées les entrées et sorties de territoires recueillies par les aéroports. De Vinci Technology Lab, le Laboratoire de Recherche de l’ESILV (Ecole Supérieure d’Ingénieurs Léonard de Vinci) a analysé les traces numériques (méta données que sont les photos et commentaires) laissées par les touristes sur les sites de partage types Tripadvisor, hotels.com, Flickr ou Instagram afin de mieux connaître leurs pratiques. En analysant les réseaux sociaux, il est donc possible de connaître les flux des voyageurs à l’intérieur d’un pays. Une source inestimable pour les professionnels du tourisme !
L’ESILV mène depuis 4 ans un programme expérimental d’études des traces digitales, à la croisée de l’informatique, de la géographie et de la socio-anthropologie. Grâce à une approche dite « inclusionniste », c’est-à-dire donnant la même importance à chacun des commentaires et des commentateurs, les enseignants-chercheurs analysent le contenu des commentaires postés et les informations disponibles sur les internautes (via les métadonnées).
L’ESILV a développé des algorithmes qui permettent d’agréger des données massives : des centaines de milliers de photos, des millions d’informations (les commentaires, les notes attribuées aux attractions, hôtels, restaurants, les dates de mise en ligne, langues, pays et ville d’origine déclarés, sexe déclaré, âge déclaré, etc… des commentateurs). Bref, tels des archéologues, les chercheurs de l’ESILV travaillent à reconstituer des parcours, des chemins et des itinéraires, dans le temps et dans l’espace, à partir de quelques centaines de millions de traces, mais aussi de l’histoire de ceux qui les ont laissées.
Dans le cadre de ces travaux sur les données massives, les chercheurs de l’ESILV se sont intéressés aux données de TripAdvisor et de Flickr sur les sites de mémoires français liés à la 1ère guerre mondiale et leurs connexions avec les sites de mémoires étrangers.
« En utilisant les données de Flickr et de TripAdvisor, nous avons cherché des connexions entre les sites (des utilisateurs ayant commentés différents sites) et étudié les nationalités des visiteurs. La vision graphique illustre avec évidence des parcours spécifiques par nationalités entre les différents sites de mémoire. » précise Gaël Chareyron, Enseignant-chercheur à l’ESILV, en charge de ce programme.
Le cercle extérieur représente les flux de touristes sur les régions Normandie + Nord France + Belgique + Verdun. Le cercle intérieur indique ceux qui ont visité des lieux de mémoire.
Sur ce graphe, la largeur des traits est proportionnelle au nombre de personnes qui ont commenté les sites, 2 à 2. Les couleurs définissent des communautés.
« Si l’on regarde les sites non plus seulement par départements mais à l’échelle mondiale, on remarque que les utilisateurs ont une pratique touristique mémorielle. »
« Les sites de mémoire ne sont pas seulement visités par des locaux et on retrouve une polarisation en fonction du site » ajoute Gaël Chareyron. « Par exemple, pour le mémorial australien de Villier-Bretonneux, il y a une majorité d’australiens alors que pour le Musée Albert de la Somme, on constate une majorité d’anglais ».
Les étrangers sont étonnamment plus nombreux que les français à commenter les sites de mémoire de la Grande Guerre : 2/3 des américains, près de la moitié des canadiens et 1 anglais sur 3 ; Seul 1 français sur 7 poste des commentaires sur ces lieux.
Enfin, les chercheurs de l’ESILV se sont intéressés au contenu des commentaires avec des outils d’analyse automatique de texte. La plupart des commentaires, quelle que soit la langue, portent sur la notion de sacrifice et de liberté.
Ces travaux sont menés en partenariat avec S. Jacquot (Paris I) et S. Cousin (Paris Descartes). Ils ont fait l’objet d’une présentation lors de la conférence «Remembering in a Globalizing World: The Play and Interplay of Tourism, Memory, and Place. » Le Chambon/Lignon Sept. 2014.
Informations détaillées sur l’étude et autres cartographies disponibles sur simple demande
L’ESILV, Ecole Supérieure d’Ingénieurs Léonard de Vinci est une école d’ingénieurs généraliste au coeur des technologies du numérique. Elle recrute principalement au niveau Baccalauréat (S et STI 2D) et forme en 5 ans des ingénieurs opérationnels s’insérant parfaitement dans le monde professionnel. Le projet pédagogique de l’ESILV s’articule autour des sciences et des technologies numériques combinées à 4 grandes spécialisations : informatique, mécanique numérique et modélisation, finance quantitative et nouvelles énergies. Enseignements en petits groupes, travail en équipe, pédagogie par projet, sport intégré dans le cursus, stages et expériences internationales obligatoires complètent le cursus. 950 élèves – 1200 anciens élèves – www.esilv.fr
Le Pôle Léonard de Vinci est composé de trois établissements d’enseignement supérieur délivrant des diplômes reconnus qui couvrent des champs disciplinaires complémentaires, notamment dans le secteur du numérique : une école de commerce, l’EMLV (Ecole de Management Léonard de Vinci) ; une école d’ingénieurs, l’ESILV (Ecole Supérieure d’ingénieurs Léonard de Vinci) et une école de web & multimédia, l’IIM (Institut de l’Internet et du Multimédia), 1ère école créée en France pour former aux métiers de web. En 2014, elle compte 3000 étudiants, 6500 diplômés, 200 collaborateurs (dont plus de 100 enseignants et enseignants-chercheurs) et plus de 550 vacataires issus du monde universitaire et professionnel. Créée en 1995 à l’initiative du Conseil Général des Hauts-de-Seine, elle est installée au Pôle Léonard de Vinci à Paris-la Défense. Le campus s’organise autour de valeurs communes que sont l’hybridation, la professionnalisation, l’internationalisation, l’ouverture sociale, le sport et la culture. L’hybridation est le résultat de la transversalité qui existe entre les trois écoles : projets en commun, incubateur, vie associative, activités sportives, doubles diplômes… Ingénieurs, managers et designers apprennent à vivre et à travailler ensemble au-delà des frontières de leur propre cursus. L’ouverture sociale, le sport et la culture pour tous font partie des principes fondateurs des trois écoles historiques du Pôle Léonard de Vinci. www.devinci.fr
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